ZicLessons by D.O.M - S01E05: Et la femme créa le Blues classique


D.O.M, c'est un collègue. Il est tellement fou de musique qu'il s'en engagé dans le sacerdoce de la transmission de son savoir auprès de petites têtes blondes, rousses ou brunes qui ont parfois d'autres idées derrière la tête et d'autres codes dans les oreilles...et pourtant, ils ressortent d'une expérience de 4 ans, à raison d'une heure par semaine, transformés par la découverte de Pendericki mashupé avec une scène de Gen d'Hiroshima, des subtilités de la musique répétitive de Steve Reich à travers une pub TicTac (tu craques) ou la reconstruction du mythe de la Marseillaise via Rocé... sans oublier les interventions de beatboxer, de dj conférencier, l'orchestre du collège, la chorale, j'en passe et des meilleurs! Cette passion, DOM a décidé de la partager avec vous dans une série de courts cours sur les grandes et petites histoires de la musique...

ZICLESSONS
SAISON 1: LE BLUES

ÉPISODE 5: Et la femme créa le Blues classique

Previously in ZicLessons: Après s'être constitué dans les campagnes sudistes, le Blues fait ses gammes et s'installe dans les grandes métropoles du nord américain...

http://www.sceneario.com/expositions-salons/exposition-le-demon-du-bluesfestival-d-angouleme-314.html


Le Blues classique est associé d'une part au développement de la pratique instrumentale chez les Noirs, mais aussi à l'apparition du chanteur de blues professionnel notamment dans les troupes de théâtre ambulantes, les troupes noires de baladins (les minstrels: les Georgia Minstrels, les Pringle Minstrels, les Mc Cabe and Young Minstrels). Pour finir, cette professionnalisation permet au blues et au jazz d'être diffusés sur le continent américain, mais aussi en Europe grâce aux tournées.

 
Le blues classique est la première musique noire jouée pour le divertissement, donnant l'impression au Noir d'appartenir à la société. La professionnalisation permet également à la femme de sortir de l'anonymat comme Bessie Smith, Gertrude Ma Rainey, Clara Smith, Trixie Smith, Ida Cox, Sara Martin, Chippie Hill, Sippie Wallace.



1914 est marqué d'une part par le début de la Grande Guerre en Europe et d'autre part par l'exode massif des Noirs vers les grandes villes du nord: New York, Chicago, Detroit, Philadelphie, Washington, mais aussi Los Angeles. Pour le Noir, le Nord est la Terre Promise, le Jourdain par ses grandes villes industrielles de cette 1ère nation industrielle au monde, promesse d'un emploi meilleur, à l'opposé du Sud avec ses lois répressives et ségrégationnistes et surtout le lieu du « crime »!

La référence à la société Ford et de ses produits paraît évidente: première entreprise à engager des Noirs en grand nombre, synonyme de toutes les facilités que peut offrir le Nord.

 
Cette vague migratoire coïncide avec le développement de l'industrie du disque et de cette envie d'écouter de la musique et du blues par la filière des disques « raciaux » ou service de produits spéciaux ; une forme de reconnaissance par l'Amérique du Noir dans la société et une nouvelle image du Noir, le Noir consommateur.

Une femme enregistre le premier disque de blues: Mamie Smith, plus proche du music-hall que du blues, ouvre l'ère des disques raciaux avec la maison de disque Okeh avec l'enregistrement de Crazy Blues de Perry Bradford. Elle aura enregistré également deux titres dont That Thing Called Love toujours composé par Perry Bradford, un certain 14 février 1920 qui marquera le début de l'Âge du Jazz.



Mais le jazz existe déjà depuis 1917 avec les premiers disques et les premiers Jazz Band. On pense notamment à l'orchestre blanc, The Original Dixieland Jazz Band et son Livery Stable Blues ou à Paul Whiteman et son orchestre, surnommé le Roi du Jazz. Le jazz existe donc dans le courant dominant sans la moindre face noire !

Pour finir sur le blues classique, on ne peut qu'évoquer Victoria Spivey, chanteuse renommée de la période postclassique des disques raciaux avec le titre Black Snake Blues.





D.O.M
à suivre...


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