#Onceaweek 0052 by Henri-Bernard Musso (The Beatles)


Guess who's get back? Henri-Bernard Musso vient jouer le 5è sosie des Beatles avec un hommage appuyé au Sergent Pépère et une histoire pas si abracadabrantesque dont il a le secret, le tout accompagné d'un mix de 21 titres dans le vent pour le bonheur de vos yeux et de vos oreilles! Cet iconoclaste de papier glaçant, terreur des scribouillards ultra-médiatiques et auquel les écrivaillons en manque de reconnaissance délivrent un véritable culte occulte, viendra de temps à autre nous apporter ses lumières musicales et nous parler d'autres choses si ça l'enchante. Chantre de son bon goût et des mauvaises manières, HBM a la plume acérée: les gouttes d'encre peuvent tomber! 


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Le mix:


Ma rencontre avec les Beatles, enfin presque les Beatles...

De mémoire, pendant l'été 84, nous nous étions fait dorer la pilule à la Barbade avec Arielle pendant presque un mois. La radio était allumée. « Hey Bulldog » des Beatles crachait son venin rock and roll sur les Caraîbes. Arielle bronzait nue sur des plages sublimes, je restais en slip tee-shirt à ses côtés, le livre de George Orwell à la main, admirant avec parcimonie ses courbes finement érotiques. Un autre transistor gueulait au loin. Du sport. Les Jeux Olympiques d'été de Los Angeles battaient leur plein. Carl Lewis deviendrait le héros mégalo que les USA attendaient depuis toujours, une sorte de Mickael Jackson en chaussures cloutées.
En France, mes publications et mes livres précédents marchaient très bien, trop bien même. J'allais payer l'ISF à cause de ce foutu Bernard Tivot et de son émission télé. Moi, HBM, j'étais devenu très populaire dans l'hexagone, pas autant que les Beatles, mais presque, connu et reconnu, autant détesté qu'adulé, mais au moins j'avais ma place au chaud dans le carré VIP de la place parisienne. Cet été-là, je parachevais les dernières boutures sublimes de mon futur ouvrage : « Le diable en tête », qui devint Prix Médicis cette même année. Évidemment, je m'y attendais, j'avoue. A la relecture, j'avais été bluffé moi-même par autant de talent et de fulgurance. Le style et les idées rayonnaient à chaque page me disait chaque soir ma femme.
Yuko, mon attaché de presse était encore plus dithyrambique. De son vraie prénom Thérèse, adoptée par un couple à la fin des années 50, elle était devenu la sosie officielle de Yoko Ono sous le nom ridicule de Yuko Uno, la femme de feu John Lennon. Thérèse, enfin Yuko adorait mon travail et surtout les Beatles. Elle en était une fan absolue, moi aussi d'ailleurs. Je me souviens qu'elle avait passé son été à relire Playboy Magazine qui avait publié dans son numéro de février un long article documentaire sur les derniers jours de John Lennon.

Un soir d'été, Yuko nous avait proposé d'inviter le groupe en entier, les Beatles.
- Comment ça les Beatles, avait hennit Arielle, dubitative.
- Enfin presque ! les sosies des Beatles.
Yuko était mariée avec le sosie de John Lennon, de son vrai prénom Jean-Pierre Rot, 45 ans ans, de Plaumaty dans la Meuse. Un coup de foudre de sosies aimaient-ils tous les deux à rappeler tout au long de la soirée que nous allions tous passer ensemble sur la plage.
Yuko avait fait venir à l'hôtel des Sables D'Or toute la petite troupe. C'était bluffant. Nous étions attablés au bord de la plage, un mange-disque apporté par Jean envoyait déjà dans nos oreilles, je vous le donne en mille : Les Beatles - Sgt. Pepper.
J'avoue que c'était pour moi l'album ultime, la pépite pop, l'excellence harmonique, le renouveau mélodique. Tout était là. Tout. Une claque.
Un bruit sauté de bouchon me ramena les pieds dans le sable. Mon dieu ! Face à moi, un whisky dans la main, Robert Boulard ressemblait comme deux gouttes d'eau à Ringo Star. Il se baladait toujours avec deux baguettes en poche. A ma gauche, Serge Bargout, mèches rebelles, sosie officiel de McCartney et de Mickael J.Fox, commençait déjà à trinquer à la cervoise avec Richard Lamoureux, sosie officiel de George Harrison, la maigreur en moins. Ils éructaient sur ces connards du groupe « Pierres qui roulent ». Les Rollling Stones, qui selon eux n'avaient pas le niveau des petits gars de Liverpool.
- T'as entendu leur dernier titre ? Des brelles ?
- Plutôt vomir sur du Elthon John ou sur Sex Pistols que d'écouter les Stones. Les Stones, jamais !
- Eh beh t'as de la chance ! Comme d'hab ! Encore une daube de Blues criard qu'ils nous ont sorti. On dirait presque du Johnny Hollyday. Je te jure, je comprendrai jamais leurs fans. Quand tu vois qu'à côté de ça, en deux coups de sillons tu peux te farcir dans les écoutilles un bon vieux « Come Together » ou un putain de « Lucy in the sky with diamonds ». Franchement, c'est à n'y rien comprendre.
Chacun y allait de ses anecdotes. Ringo star était soit disant boulimique et accro au miel. Lennon, lui, collectionnait les boules à neige et Mc Cartney les disques des cœurs de l'armée. J'appris énormément de choses farfelues sur mes héros. Mais la pire anecdote de toutes fut celle sur George Harrison, qui, selon Richard Lamoureux, son sosie officiel, avait acheté récemment le premier album du français Jean-Jacques Goldman.
- La faute à la drogue sûrement avait beuglé Robert en mettant les doigts à sa bouche comme s'il fumait un joint. Le George n'a jamais sucé que de la glace, on le sait tous.

Tout le monde avait ri de bon cœur. Moi le premier. Nous avions éclusé comme des marins pêcheurs bretons. Nous parlions des Beatles encore et toujours, de leur rencontre, des conflits internes qui régnaient au sein de clan, du rôle de médiateur de Ringo qui apaisait les disputes, du côté angélique et drôle de leurs interviews... A l'arrière, le son du mange-disque était au maximum. «  With a little help from my friend » fracassait le bruit des vagues. Robert pleurait de bonheur.
- A chaque fois que j'entends cette chanson, ça me fait ça, me dit-il.
Le titre « When i'm sixty four » me prit royalement en traître. J'étais absorbé par les harmonies, au bord des larmes. Robert, lui, avait déjà réouvert les vannes. L'assemblée des sosies était émue, passionnée. Pendant le titre «  Good morning Good morning », chacun se leva et prit place sur une scène fictive, avec des instruments fictifs et une passion débordante pour mimer le titre. Les pieds dans le sable fin, l'horizon marin en arrière-plan, les quatre sosies se dandinaient comme des beaux diables. Possédés et maniaques, ils vivaient Beatles, respiraient Sgt. Pepper, aspiraient du Lucy in the sky par le nez.
La magie opéra immédiatement. Arielle tapait de la patte sur le sable, Yuko jonglait autour d'eux avec des galets. Moi, j'étais heureux, je voyais pour la première fois les Beatles sur scène. J'avais un concert privé de l’album Sgt Pepper sur une plage des Caraïbes pour moi seul. Ils continuèrent une heure durant, enchaînant les tubes dans l'air marin: Penny lane, Yellow submarine, Lovely Rita...
Je partis pendant le rappel : « Getting better », laissant les quatre garçons dans le vent iodé de la plage s'affairer sur des instruments fictifs.
En rentrant à Paris, je ne racontai pas mon anecdote cocasse. Seule Yuko était au courant.
33 ans après, je vous donne à vous lecteurs du blog la primeur. Mes souvenirs me jouent parfois quelques tours, mais ici place à l'émotion, place à la légende, place aux Beatles. Le plus grand groupe du monde selon moi, selon Robert, Serge, Yuko, Bernard... Ma passion des Beatles se cristallisa ce soir d'été 84 sur cette plage caribéenne. Merci les gars !
Je suis HBM, je ne suis pas son sosie, mais je suis un fan, je suis un fan des garçons de Liverpool. Je vous ordonne d'écouter ce mix, je vous en conjure. Mon plaisir est déjà le vôtre, car comment ne pas aimer ces quatre chevelus de la pop. Ne me remerciez pas, ne remerciez pas mes sosies Bernard Henry Lévy et Guillaume Musso, ne remerciez pas Yoko Ono, mais remerciez mon attachée de presse Yuko Uno de m'avoir permis de vous compter cette anecdote juvénile. Je suis un mélomane, une chance, mais je ne suis rien face au gigantesque talent des Beatles. Quelle soirée mes amis !

All you need is THE BEATLES !

Littéralement, philosophiquement et musicalement.

HBM, philosophe , reporter, et bloggeur militant.


La playlist:
01. Tom Caruana x The Beatles - Pepperland Intro 1
02. The Beatles - Lucy In The Sky With Diamonds (Rhythm Scholar Remix)
03. GZA x The Beatles - Beneath The Sky Of Diamonds
04. Copywrite - Scratch Johnson's Reprise
05. Kool G Rap x The Beatles - Pepper
06. Los Ecos - Me Siento Feliz*
07. Photay - Communication
08. Kid Francescoli - Because (The Beatles Cover)
09. Tommy Guerrero - Come Together (Deejay Irie Edit)
10. John Lennon - Sleep (The Reflex Stems Re-Vision)
11. Black Chamber - While My Guitar Gently Weeps (The Beatles Cover)
12. The Beatles - Girl (Lusta Bitek Remix)
13. The Beatles - Eleanor Rigby (Nior Remix feat. Grant Lazlo)
14. Dj BC & The Beastles - Hold It Together Now
15. The Beatles - Daytripper (Pulp Fusion Mix)
16. The Melker Project - Don't Let Me Down Biggie
17. Gramatik x The Beatles - Don't Let Me Down 2012*
18. Tom Caruana x The Beatles - Pepperland Intro 2
19. Edan x The Beatles - Hello, Hello
20. Copywrite - Carbon Copy's Phony Art Pub Scam
21. Paul McCartney - Rollover B. (Dj Edit)*

*apu

HENRI-BERNARD MUSSO

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