Brandon Mitchell
"Legacy"
Raleigh, North Carolina, USA, 2020
JAZZ
La note bleue éclabousse de ces reflets sombres le visage de Brandon Mitchell sur l'artwork de son premier album "Black Guardian" qui fait du vibraphoniste (et batteur à l'occasion) le défenseur de l'héritage d'une des musiques noires les plus fondatrices qui soit! De "Black Guardian" à "Transparency" les 6 titres en écoute sur Bandcamp transpire la tradition des grands noms du jazz dont on se délecte encore dans les écrins façonnés par Reid Miles pour Blue Note. Le bonhomme sait de quoi il parle question histoire du jazz puisqu'il l'enseigne et a eu l'honneur de jouer avec Brandford Marsalis (résident chez CBS pour le coup). On retrouve aussi la tradition de la poésie jazz, grand mère du hip hop qu'on adule, sur l'excellent "Broken Boxes" en featuring avec Danielle P. Williams et Fake Cousin, pur un jazz qui n'a pas que des choses à faire entendre mais aussi à dire...
Traditions et héritage, il est en forcément question sur le titre offert par Brandon Mitchell, "Legacy". Au rythme virevoltant et poignant du vibraphone, les notes bleues nous entraînent dans un retour vers le futur de 6 minutes et des poussières (de diamant) dans la période des grands classiques du genre, façon Roy Ayers de la première heure (les portraits de Donald Byrd, Art Backey ou de la fratrie Adderley passent aussi devant nos yeux écarquillées), mais avec un petit quelque chose en plus qui rappelle que si Londres ou Auckland sont des forteresses solides du renouveau, il faudra toujours compter sur les enfants de la mère patrie du jazz dont Brandon Mitchell est un des derniers rejetons... Make American Jazz Great Again!
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